jeudi 21 février 2008

La commission sur la télévision publique



Le Président.
La Présidence en est assurée par Jean-François Copé (député UMP de Seine-et-Marne, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Cette fois-ci le Président Sarkozy a tiré les leçons de la mission Attali et autres…. Un bon gros poids lourd majoritaire, ni plus ni moins que le patron du groupe UMP à l’Assemblée, ça suffit avec ces affiches de gauche qui proposent à l’envie des réformes qui vous plombent l’électorat majoritaire.
Et comme il s’agit, comme le souligne Florent Latrive dan son article sur le site écran.fr de reconstruire ni plus ni moins que l’ancienne ORTF, le choix est parfait, clair et assumé.
L’ouverture ? Fermez le ban.

Le Collège parlementaire.
Les députés :Franck Riester (UMP, Seine-et-Marne), Michel Herbillon (UMP, Val-de-Marne), Christian Kert (UMP, Bouches-du-Rhône), Patrice Martin-Lalande (UMP, Loir-et-Cher), Gilles Carrez (UMP, Val-de-Marne), Jean Dionis du Séjour (Nouveau Centre, Lot-et-Garonne).
Les sénateurs : Catherine Morin-Desailly (Union centriste, Seine-Maritime), Louis de Broissia (UMP, Côte-d'Or), Jacques Valade (UMP, Gironde), Ivan Renar (communiste, Nord), Jack Ralite (communiste, Seine-Saint-Denis).

Tiens il n’y a pas de socialistes… il faut dire que notre cher Président qui décide de tout
« Certains peuvent s’étonner que le Président s’occupe de la réforme de la télévision de service public, mais, la télévision, c’est l’affaire de la nation, et l’affaire de la nation, c’est l’affaire du chef de l’Etat. » a décidé tout seul de la composition et que la Parti Socialiste (tiens un réflexe salutaire…. pour une fois, serait-ce le réveil, voir au stade où il en est, l’éveil ?) a fait faux bond.
Donc pas de socialiste puisqu’ils n’ont pas accepté de passer sous les fourches caudines du chef de l’état.
Sinon on retrouve les éternels éclaireurs parlementaires spécialistes de la « Société de l’information ».
Une mention toute particulière pour saluer la présence de Jack Ralite qui sera sans doute le seul à rappeler dans les futurs travaux de cette commission l’importance de l’action culturelle et le rôle déterminant de la télévision publique. A lui nous pouvons faire confiance, tout en s’interrogeant sur le bienfondé de sa présence dans une telle commission, quant on voit la composition du collège professionnel :


LE COLLÈGE PROFESSIONNEL.
Sophie Deschamps (scénariste), Véronique Cayla (directrice générale du CNC), Marin Karmitz (producteur), Hervé Chabalier (producteur), Jacques Chancel (producteur), Simone Harari (productrice), Marie Masmonteil (productrice), Nicolas Traube (producteur), Pierre Giacometti (consultant), René Martin (producteur), Catherine Clément (philosophe), Martin Rogard (directeur France de Dailymotion), Marcel Rufo (pédopsychologue), Jacques Santamaria (scénariste) ; un représentant de l'audiovisuel public britannique sera désigné ultérieurement

Des producteurs en vois-tu en voilà…Dailymotion on se demande bien pourquoi et, cerise sur le gâteau un pédopsychiatre !
Quant aux artistes-interprète que neni ! Non mais c’est vrai qu’est-ce que des artistes (comédiens musiciens danseurs chef d’orchestre etc.…) auraient à dire sur l’avenir de la télévision publique. Ils n’y sont assignés que pour paraître, faire leur travail de saltimbanques en laissant aux gens sérieux le soin de définir pour eux-mêmes les contours de leur avenir professionnel.

Il y a dans cette absence soit une provocation, soit un lapsus (notre pédopsychiatre aura peut être quelque chose à dire à ce sujet, le président est tellement infantile !) qui mérite sur l’heure réparation.
A l’heure où le Président évoque les mannes de Thierry La Fronde : « Il faut saluer par avance, et les appeler à se manifester dès à présent, les Claude Santelli du XXIe siècle, les Albert Londres de l’ère numérique, les auteurs des Thierry la Fronde du futur ! » ses conseillers si précieux seraient bien inspirés de lui rappeler que Jean-Claude Drouot est toujours vivant et qu’il aurait pu porter la voix des artistes dans les débats qui vont ainsi s’engager sur l’avenir de la télévision publique.
Et ce n’est pas parce que le Président s’est attaché à sa maison les services de Carla Bruni qu’il peut désormais faire l’impasse sur la voix des artistes interprètes

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