samedi 19 mars 2011

suite des négociations sur les retraites complèmentaires

Les négociations ont repris entre les représentants du patronat et des salariés ce vendredi 18 mars comme prévu.


Le bruit avait couru avant la reprise des négociations que le MEDEF envisageait dans le cadre de son programme d’économie de modifier le taux de la pension de réversion aux veuves et aux veufs, en l’abaissant de 60% à 54 %. Mais c’était sans compter avec la puissance de feux des associations de retraités de toute obédience qui se sont immédiatement manifestées.

C’est à Jean-François Pilliard (nous retiendrons ce nom) qui occupe la fonction de numéro 2 à l’Union des Industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et au Président de la commission sociale (quelle ironie !) du Medef que nous devons cette suggestion.

La proposition prévoyait de baisser le taux de réversion à partir du 1er janvier 2016, mais elle envisageait aussi de lier le calcul du taux de réversion à la durée du mariage (sic !). Ils estimaient sur la base de ces deux propositions l’économie à 5,7 milliard d’euros à fin 2030.

Mais c’est sous la pression de la Présidente, elle-même, du Medef Laurence Parisot que cette proposition a été retirée dès la reprise des discussions ce vendredi 18 mars 2011 au nom du principe de l’égalité hommes-femmes.

Mais qu’en est-il à ce jour des discussions, il s’agit de la septième et en principe dernière réunion de négociation ? Sachant que le Medef s’oppose à toute augmentation des cotisations, mesures soutenue par l’ensemble des syndicats (exceptée la CFDT). De l’ensemble de la délégation syndicale (CGT, CFDT,FO, CFTC, CFE-CGC) seule la CFDT a manifesté le souhait de ratifier un accord.

A la pause de 10 heures la représentante du syndicat des cadres Mme Karniewicz a exprime le refus de son organisation de signer le texte (même amendé ce matin) présenté par le MEDEF. Elle fait surtout grief à la proposition d’un rapprochement entre les deux caisses ARRCO et AGIRC, qui viserait à terme à supprimer le statut de cadre.

FO reste de son côté sur la réserve quant à sa signature, renvoyant la décision à son prochain bureau confédéral de lundi.

Le bras de fer est bien entre la CFDT qui par la voix de son représentant M. Malys entend que la négociation aboutisse et la CGT qui a pris les positions les plus dures et ne s’est pas encore exprimé publiquement ce vendredi. Mais elle refuse particulièrement la modification du mode calcul sur les avantages familiaux (baisse de la bonification en fonction du nombre d’enfants élevés).

Enfin le Medef propose d’aligner le rendement de l’AGIRC sur celui de l’ARRCO en trois ans ce qui va nécessairement impacter plus particulièrement le niveau des retraites des cadres.

Ces négociations ont commencées le 25 novembre dernier avec pour objectif d’aligner les régimes ARRCO et AGIRC sur la réforme gouvernementale en reculant l’âge de départ legal à la retraite de 60 à 62 ans et de 65 à 67 ans celui d’une retraite sans décôte.

Il faudra attendre encore quelques heures pour savoir quel sera l’accord et qui l’aura signer.

Rappelons encore pour mémoire qu’en 2008 le montant moyen de la pension versée par les régimes de retraite était de :

- 534 euros (Caisse nationale d’assurance vieillesse –CNAV)

- 283 euros (ARRCO)

- 721 euros (AGIRC)

Enfin on peut encore une fois s’étonner que les grands médias nationaux ne prêtent aucune attention et ne font aucun reportage sur ces ultimes négociations dont les enjeux sont tout autant sinon plus important que la réforme Fillon de l’automne dernier.

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